
Sebastian Vettel (Red Bull), champion du monde avec 281 points
Certes il jouissait probablement de la meilleure voiture du plateau cette année encore, mais c'est avec panache que Sebastian Vettel est allé chercher son troisième titre mondial consécutif. Le plus difficile de sa carrière, selon son propre aveu. Fernando Alonso l'a poussé dans ses derniers retranchements, jusqu'au terme de l'ultime course de la saison, et c'est pour trois points seulement que l'Allemand est devenu l'égal des Jack Brabham, Jackie Stewart, Niki Lauda, Nelson Piquet et Ayrton Senna, autres triples champions du monde avant lui. Mieux encore, le pilote Red Bull rejoint dans l'histoire les Michael Schumacher et Juan Manuel Fangio, seules légendes à avoir remporté trois titres d'affilée. Avec toujours néanmoins l'exception de la jeunesse, lui le phénomène de précocité qui devint à 19 ans le plus jeune pilote de F1 à entrer dans les points, à 21 ans le plus jeune poleman et vainqueur d'un Grand Prix, à 23 ans le plus jeune champion du monde... jusqu'à cette triple couronne décrochée à 25 ans 4 mois et 22 jours. La saison prochaine, c'est Alain Prost, quadruple champion du monde en son temps, qui pourrait le voir débarquer à sa hauteur...
Fernando Alonso (Ferrari), vice-champion du monde avec 278 points
Fernando Alonso se disait fier à l'issue de ce Grand Prix du Brésil au triste dénouement le concernant, il peut l'être en effet. Si la F2012 restera un modèle de fiabilité, son cheval cabré n'était peut-être pas tout à fait digne de son talent. Dans son baquet, l'Asturien a tout de même arraché deux pole positions, à Silverstone et Hockenheim, signant par ailleurs 13 podiums et trois beaux succès en Malaisie, à Valence et en Allemagne. Au soir de cette dernière victoire, soit la mi-saison, l'Espagnol aura compté 44 longueurs d'avance en tête du championnat, entrevoyant alors son troisième titre mondial. Comme en 2010, le leader de la Scuderia s'incline cependant devant Sebastian Vettel. D'un rien.
Kimi Räikkönen (Lotus), troisième avec 207 points
Gérard Lopez, le copropriétaire de l'écurie Lotus, l'avouait dernièrement: il ne s'attendait pas à ce que Kimi Räikkönen marque autant de points cette saison, et rafle donc autant de primes ! Modèle de constance tout au long de l'année, le Finlandais n'a guère été exclu des points qu'une fois, en Chine, s'invitant à sept reprises sur le podium, pour une victoire - sa première depuis 2009 – acquise à Abu Dhabi avec brio. "Iceman" établit du reste un nouveau record en matière de régularité, lui qui aura été le seul pilote cette saison à couper chacune des lignes d'arrivée - ce qui n'avait plus été fait depuis Nick Heidfeld il y a quatre ans. De l'extinction des feux australienne au drapeau à damiers brésilien, Räikkönen aura couvert 1191 tours cette année. Le précédent record revenait à Tiago Monteiro, crédité de 1125 boucles au volant de sa Jordan en 2005.
Lewis Hamilton (McLaren), quatrième avec 190 points
Leader du championnat après trois Grands Prix, Lewis Hamilton a multiplié les désillusions ensuite pour se retrouver quatrième au final, avec tout de même sept podiums et quatre victoires au compteur. Vainqueur au Canada, en Hongrie, en Italie et aux Etats-Unis, auteur de sept pole positions – nul n'a fait mieux en 2012, pas même le champion – le Britannique est apparu bien moins nerveux qu'en 2011, victime plus que coupable dans les nombreux accrochages qui ont lesté son parcours. Sa décision de quitter McLaren pour Mercedes, annoncée relativement tôt dans la saison (à six courses de la fin du championnat), n'aura pourtant pas été des plus simples à gérer.
Romain Grosjean (Lotus), huitième avec 96 points
Fernando Alonso voit en lui le responsable de son échec dans la course au titre, Romain Grosjean a pourtant réalisé une saison plus contrastée qu'il n'y paraît. Son envolée sur la monoplace de l'Espagnol au départ du Grand Prix de Belgique restera l'une des images fortes de cette année 2012, et la colère de Mark Webber à son égard après leur accrochage à Suzuka dans toutes les mémoires. Le "fou du premier tour", comme l'avait alors baptisé l'Australien, a tout de même récolté quelques bons points cette saison, ses podiums à Bahreïn, au Canada et en Hongrie notamment. "Globalement c'était une bonne année, et je pense que le meilleur est à venir", conclut-il aujourd'hui. Lotus devrait reconduire son line-up actuel en 2013. Une seconde chance pour le Franco-Suisse.
Sergio Perez (Sauber), dixième avec 66 points
Entré dans les points – avant d'être déclassé – lors de sa toute première apparition en F1, au Grand Prix d'Australie 2011, Sergio Perez a pu confirmer en 2012 tout le bien que le paddock pouvait penser de lui. Jusqu'à l'annonce de son futur transfert chez McLaren en tout cas. Agressif et audacieux à souhait, le Mexicain a débuté sa deuxième saison pleine tambour battant, signant le premier podium de sa carrière à Sepang, lors du deuxième acte du championnat, et réitérant deux fois la performance au volant de sa Sauber, au Canada et en Italie. Moins appliqué et surtout beaucoup plus nerveux dans son pilotage après l'officialisation de son arrivée chez McLaren pour 2013, en remplacement de Lewis Hamilton, l'intéressé n'a en revanche pas inscrit le moindre point sur les six dernières courses de l'année.
Michael Schumacher (Mercedes), treizième avec 49 points
"C'était une belle fin", assurait dimanche à Interlagos le plus beau palmarès de la F1, sept fois champion du monde et vainqueur de 91 Grands Prix pour 308 départs. Michael Schumacher a pourtant tiré sa deuxième révérence sur un bilan très mitigé. Neuvième avec 72 points au compteur en 2010 pour son retour aux affaires, huitième avec 76 unités en 2011, l'ancien "Baron rouge" n'a cette fois pas atteint la cinquantaine, jetant l'éponge à huit reprises et repartant bredouille 12 fois en 20 rendez-vous. Reste un podium, le seul obtenu en trois ans chez Mercedes, signé à Valence, au terme du Grand Prix d'Europe, après un début de championnat catastrophique. L'honneur du "Kaiser" est sauf.
Pastor Maldonado (Williams), quinzième avec 45 points
L'écurie Williams lui doit beaucoup, ni plus ni moins que sa première victoire en F1 depuis huit ans ! Pastor Maldonado avait étonné son monde en arrachant la pole position du Grand Prix d'Espagne après le déclassement de Lewis Hamilton, sa victoire le lendemain restera la plus grosse surprise de cette saison 2012. Certes auteur par la suite d'une saison moyenne, avec pour seul coup d'éclat une cinquième place à Yas Marina, le premier Vénézuélien de l'histoire à avoir triomphé en Formule 1 a pu ainsi démontrer qu'il avait du caractère et la vitesse de pointe nécessaire pour jouer les trouble-fêtes de temps à autre. Sir Frank Williams ne devrait pas tarder à le confirmer pour l'exercice 2013...